Les croyances limitantes, un pilier du coaching
SI vous avez mis les pieds dans un cabinet de coaching ou suivi une formation en développement personnel, il est fort à parier que vous avez entendu parler des "croyances limitantes".
Selon les approches du thérapeute, l'expression peut être différente. Car chaque "chapelle" a besoin d'inventer ses propres codes, son propre langage, pour essayer de se démarquer des autres.
Mais au final, personne ne réinvente la roue, et les grand principes de la la nature restent les mêmes pour tous.
Alors si on vous parle de croyances limitantes, de programmes bloquants, de schémas ou autre formulation en voulant dire que quelque chose de plus fort que vous et votre motivation, entrave votre sérénité, votre paix intérieure et votre bonheur, alors nous sommes bien dans le même sujet.
Et ce sujet n'a pas attendu le 21ème siècle, et les formidables progrès en sciences humaines et neurosciences pour exister. Le concept était déjà présent dans les philosophies et spiritualités anciennes, comme le Yoga, le bouddhisme, et même le christianisme.
Les croyances limitantes vues par la psychologie
Du point de vue de la psychologie (et donc des courants de coaching), les croyances limitantes sont des façons de penser et d'agir qui étouffent notre énergie de vie.
C'est un phénomène inconscient, qui nous fait adopter des points de vue sur nous, les autres, la vie, qui nous plombe.
Nous pouvons par exemple avoir la croyance limitante que "nous sommes bons à rien et que les autres ont plus de chances que nous", "l'argent est difficile voire impossible à gagner", "on ne peut pas faire confiance à un homme / une femme" etc etc...
Ces croyances sont considérées comme des vérités absolues par notre mental.
Il va d'ailleurs tout faire pour renforcer notre "croyance", même si elle nous fait du tort, en nous faisant voir uniquement les faits et situations qui correspondent à notre croyance.
Nous aurons donc tendance à filtrer notre regard sur les choses en fonction de cette "vérité".
"Je ne vois que ce que je crois", comme l'aurait dit Saint-Thomas, est l'illustration parfaite de ce concept.
Et ce processus va même jusqu'à provoquer et favoriser des expériences qui valident nos points de vue ! C'est le fondement de la célèbre loi de l'attraction, fortement popularisée par les auteurs de développement personnel.
Si j'ai la croyance que je ne peux pas être dans le confort financier, alors je risque de stagner professionnellement. Si j'ai la conviction que tous les hommes sont des égoïstes, alors je risque fort de rester insatisfait.e dans ma vie amoureuse.
Les croyances influencent directement nos actions (ou non actions), nos comportements et nos réalisations personnelles.
Pourquoi sommes-nous tant attachés à nos croyances?
Parce que cela rassure notre mental.
Oui, je sais, ça paraît bête dit comme ça.
Mais quand on se penche sur l'origine et l'ancrage de nos croyances limitantes, on comprend mieux le phénomène.
Les croyances limitantes sont forgées par nos expériences de vie.
Certaines nous sont inculquées par notre environnement socio-éducatif et culturel.
Si nous avons passé notre vie à entendre / voir des adultes se plaindre que "la vie est dure, qu'on ne prête qu'aux riches, que les étrangers sont dangereux, qu'il vaut mieux être fonctionnaire parce que c'est plus sûr, ou qu'il faut être "le meilleur ou la meilleure en tout pour s'en sortir dans la vie...", et bien notre cerveau d'enfant va enregistrer ces infos comme étant réelles. Parce que d'une part, les adultes ont forcément raison, et que d'autre part, il vaut mieux intégrer les normes de notre tribu sans rechigner, pour ne pas être exclu parce qu'on pense et agit différemment.
D'autres croyances limitantes se façonnent aussi en nous par peur, ou en tout cas, par instinct de survie. Quand un enfant grandit dans un milieu insécurisant, psychologiquement et/ ou physiquement, il doit s'adapter. Il ne peut pas fuir, donc il met en place des stratégies pour éviter d'être blessé.
Un enfant pourra donc se créer la croyance qu'il vaut mieux se taire et se faire tout petit pour éviter que papa ou maman se mette en colère. Il va peut-être développer la croyance qu'il ne peut pas compter sur les autres, car il est livré à lui-même dans sa famille. Ou qu'il faut absolument être docile et faire plaisir aux autres pour être "aimé".
Ces croyances sont utiles sur le moment, car elles nous permettent de survivre dans des situations que nous ne pouvons pas quitter, car justement, nous sommes des enfants. Mais le hic, c'est que ces phénomènes deviennent des mécanismes, qui se relancent automatiquement, même adultes !
Nous ne comprenons alors pas pourquoi nous sommes rouge écarlate et pétri de stress quand nous devons parler à des inconnus, nous ne comprenons pas pourquoi nous répétons toujours les mêmes scénarios d'échecs amoureux, professionnel, amical...
Ce n'est pas de la mauvaise volonté, mais tout simplement parce que nous sommes "programmés" pour cela.
Ces "programmes", sont appelés "voiles de l'ignorance", Avidya en yoga.
Les Bouddhistes parlent de Maya, l'illusion.
Les Chrétiens parlent du pêché (je développerai plus loin...).
Et en analysant d'autres traditions spirituelles, je suis sûre que nous trouverions d'autres équivalences.
Les croyances limitantes, des "illusions"
Les croyances limitantes sont donc des illusions, au sens qu'elles sont des énergies et non des faits gravés dans le marbre.
Les conditionnements sont justement une "crispation", une solidification d'énergies, qui au lieu de circuler et d'évoluer, nous figent.
Comme un logiciel informatique qui se lancerait sans qu'on lui demande, et qui tourne toujours en toile de fond.
Et même si nous faisons de nouvelles expériences, qui viennent rajouter de nouvelles croyances et de nouveaux logiciels, et bien nous continuons à être influencés par les vieux dossiers.
Alors nous pouvons être tiraillés entre des forces contraires, qui nous déboussolent et nous font tourner en rond. Le syndrôme de l'imposteur est l’illustration parfaite du phénomène : j'ai suivi une formation, j'ai obtenu mon diplôme, les personnes avec qui je travaille sont satisfaites, mes boss aussi.
Mais une partie de moi continue à croire qu'elle n'est pas "assez".
C'est parce qu'un vieux logiciel de dévalorisation continue à tourner en boucle...
Et qu'il va bien falloir le désinstaller, pour retrouver de l'espace, de l'oxygène, de la joie.
Se reconnecter à notre être profond, notre Purusha
En hypnose ericksonienne et PNL, nous nous appuyons sur la présence de notre être profond, une partie de nous sage, posée, qui a accès à tous les savoirs, tous les potentiels. Qui est foncièrement bonne et lumineuse.
En psychologie jungienne, on va parler du Moi profond.
En yoga, nous utilisons le terme de Purusha, pour définir cette énergie essentielle (au sens d'essence, d'énergie primordiale).
Notre purusha est comme un diamant, pur, lumineux, stable. Il n'a rien besoin de faire de particulier, juste être et rayonner.
Il est appelé "l'observateur" par Patanjali, un des grands théoriciens de la philosophie du yoga.
Notre diamant est en nous, comme un petit être merveilleux, qui s'est incarné sur terre pour vivre des expériences dans la matière.
Ce petit être cristallin observe le monde depuis notre centre.
Mais comme il est à l'intérieur de nous, il est recouvert par nos voiles, nos illusions, nos croyances.
Alors il perçoit "sa" réalité à travers les filtres de nos croyances, qui sont comme des impuretés obscurcissant le regard de notre être profond et étouffant notre énergie de vie (on appelle cela les Samskaras).
C'est comme si notre diamant était recouvert de boue d'illusions et de peurs, et ne voyait donc que de la boue.
Et par dessus le marché, la boue empêche la lumière de notre diamant de rayonner.
Alors comme nous lavons (généralement) nos chaussures quand elles sont boueuses, il est nécessaire de nettoyer notre énergie et notre mental, pour nous libérer des samskaras / croyances limitantes.
C'est l'objectif principal du yoga et de sa descendance, le développement personnel.
La voie de la purification
Si vous êtes encore en train de me lire, je suppose que c'est parce que vous ressentez une compréhension de cette affaire de Purusha et de nettoyage !
La purification est d'ailleurs un thème repris dans le christianisme, symbolisé notamment par le rituel du baptême.
Malheureusement, le concept a pris une tournure plus culpabilisante au fil des siècles dans cette grande religion monothétiste (celle que je connais le mieux).
Les théologiens ont induit à la notion de pêché, le sens de mauvaises actions qui doivent être "punies" pour obtenir l'absolution.
Les "mauvaises et les bonnes actions" étant bien évidemment déterminées par un corpus de gardiens du temple du bien et du mal (des prêtres jusqu'au Pape), chargés de faire respecter les lois d'un Dieu soit-disant aimant, représenté sous la forme d'un vieux monsieur à la longue barge assis sur un nuage, qui nous gronderait quand on fait des bêtises.
Je caricature peut-être, mais globalement, c'est une religion basée sur la peur d'aller en enfer, qui proposer des antidotes, la prière et la confession pour se laver de "ses fautes". La pratique spirituelle est alors un moyen de s'épargner la colère de Dieu, et d'attirer ses faveurs et ses grâces pour ne pas brûler en enfer.
Pour ma part, je suis intimement persuadée que les fondements du christianisme ont bien plus de lien avec le yoga et avec l'idée de Purusha.
Une philosophie spirituelle lumineuse et apaisante, qui invite à reprendre la responsabilité de nos vies, par une discipline et une hygiène mentale, physique et émotionnelle constante.
Non pas par peur d'être puni, mais dans l'élan de laisser rayonner Purusha, et de contribuer à l'éveil des Purushas de tous et de toutes.
Car oui, tout le monde à en soi "Purusha", un diamant, même l'être le plus détestable.
Il faut parfois une sacrée dose de compassion et de sagesse pour intégrer cela, mais au fond, si on veut la paix sur terre, y-a-t-il une autre voie que celle du coeur ?
Le développement personnel, une voie exigeante
Si certaines approches un peu New Age ont fait du développement personnel un corpus de rituels et d'incantations pour attirer l'abondance et autres succès matériels et relationnels plus ou moins folkloriques, le yoga est plutôt une voie de l'humilité et de la discipline.
Car sur un tapis de yoga ou un coussin de médiation, nous sommes seuls face à nous-même. Il n'est pas toujours confortable de prendre conscience de nos "blocages" et de nos comportements limitants.
Car c'est une remise en question permanente de soi.
En yoga, pas question de passer sa vie à accuser ses parents, la vie, le gouvernement, sa soeur ou son patron d'être responsables de mon malheur. Non.
Nous nous mettons au travail pour nettoyer ce qui crée en nous cette souffrance, et pour planter les graines de notre futur dans un mental stable, un corps vigoureux, et un système énergétique pur.
Car, si nous attendons que le monde extérieur change pour nous permettre d'être en paix, alors nous risquons d'attendre fort longtemps... (C'est une idée centrale du yoga, partagée par le coaching PNL et l'hypnose, et certainement bien d'autres approches).
Par conséquent, la seule chose sur laquelle nous avons "la main", c'est sur nous-même : sur notre corps, nos pensées, nos émotions. A nous de faire le nécessaire pour cultiver un état d'être favorable à notre santé mentale, pour surfer sur les vagues de la vie.
Car tout bouge, tout change, les bons moments comme les mauvais passent. Et la sagesse consiste à accueillir la vie dans son entièreté, avec ses plus et ses moins.
Le yoga ne se pratique pas que sur un tapis ou un coussin de méditation.
Ce n'est pas simplement une histoire de postures compliquées à effectuer.
C'est un art de vivre, qui s'invite dans notre vie quotidienne, à chaque instant.
La voie du Kriya yoga (yoga de l'action), propose de :
* Poser des actions qui favorisent notre bien-être
* Maîtriser ses pensées et les orienter depuis notre Purusha
* Cultiver la gratitude et la bienveillance pour nous et tous ce qui vit.
* Adopter une posture humble, en nous rappelant que nous avons tous notre couche de boue, plus ou moins épaisse. Et que même quand on a l'impression d'avoir libéré notre diamant intérieur, la boue peut revenir...
La lumière en moi salue la lumière en toi
Mon cheminement spirituel a été chaotique (mais néanmoins riche), dans le sens où j'ai exploré tout un tas d'approches et de méthodes, dont certaines m'ont un peu perdue.
C'est notamment le cas de pratiques qui consistent à demander l'aide de forces extérieures pour résoudre nos problèmes.
S'il y a des choses intéressantes à y vivre et expérimenter, il manque pour moi la notion de responsabilité personnelle.
Quel intérêt de passer son temps à faire brûler de la sauge, à nettoyer nos chakras, à faire des respirations, à se former en CNV ou à aller à la messe, si en sortant de ces pratiques nous continuons à critiquer nos voisins, nos collègues, que nous râlons parce que le colis Amazon arrivera avec un jour de retard, ou que notre égo spirituel nous fait croire que nous avons tout compris et que les autres sont tous des imbéciles ?
La voie du yoga représente pour moi une approche lumineuse et à la fois ancrée dans notre réalité humaine.
En méditant, par la voix ou en mouvement (postures, yoga nidra, yoga du son...), puis en nous efforçant de continuer à rééduquer notre mental dans la vie quotidienne (kriya yoga), alors nous faisons le pont entre le ciel et la terre.
Nous apprenons à accueillir la vie dans son entièreté, et à nous détacher de la peur de la perdre. Nous laissons de plus en plus de place à Purusha, à notre diamant intérieur, l'observateur sage et stable que chaque être humain possède en lui.
Alors je vous dis "Namasté".
Qui est bien plus qu'un simple bonjour, ou au revoir, ou merci.
Il veut dire "La lumière en moi salue, reconnaît la lumière en toi".
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